START UP. Lors du premier sommet de l'innovation dans l'immobilier, organisée par l'association Real Estech ce 23 janvier 2018, le Gouvernement s'est dit déterminé à aider au développement de
C'est dans une salle comble, au sein de la Fédération Française du Bâtiment, que s'est déroulé, ce 23 janvier 2018, le premier sommet de l'innovation dans l'immobilier, organisé par l'association Real Estech. Un premier rendez-vous très attendu des professionnels que Julien Denormandie a inauguré. "C'est le début d'une histoire que nous allons écrire ensemble", a annoncé d'emblée le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires. "Nous serons à vos côtés" a-t-il assuré aux professionnels du secteur à plusieurs reprises. Parce que l'innovation dans l'immobilier est importante pour la France, "il faut y aller", a-t-il déclaré.
Ce dernier entend combattre l'idée préconçue selon laquelle le secteur de l'immobilier est un secteur immobile. Il a justement rappelé le dynamisme de ce secteur en évoquant les 400 start-up qui composent la Real Estech et qui représentent près de 3.500 emplois. "Le Gouvernement va accompagner ce développement", a assuré le secrétaire d'Etat. "Ce sera une priorité de nos politiques publiques", a-t-il indiqué. L'idée est de "pouvoir développer plus vite les innovations dans l'immobilier, aider les start-up mais aussi les grandes entreprises qui aident ces start-up".
Si le secteur a de nombreux atouts encore faut-il les "mettre en avant" et "libérer les freins", reconnaît Julien Denormandie qui estime que "c'est aussi une course de vitesse dans cette nouvelle économie !", car il y a beaucoup d'investisseurs étrangers qui se positionnement sur ce secteur. La question du financement est en effet l'un des nerfs de la guerre. Aujourd'hui, il arrive que des start-up françaises, en recherche de fonds, finissent par partir à l'étranger. Pour le secrétaire d'Etat, il faut créer des fonds français mais aussi inciter les français à épargner dans ces start-up. Il souhaite également "faire venir des fonds étrangers pour qu'ils investissent en France". "Nous voulons que toutes ces innovations profitent à l'économie française et à l'emploi en France", nous a t-il confié.
Pour accompagner le développement des start-up dans l'immobilier, il faut créer le cadre favorable, ce à quoi le ministère de la Cohésion des territoires s'attèle dans le cadre du projet de loi ELAN. Pour Julien Denormandie, cela demande aussi de "créer une dynamique comme ici aujourd'hui avec le label Real Estech pour mobiliser les acteurs et leur dire aller on y va".
L'un des enjeux pour développer l'innovation dans l'immobilier est aussi la donnée. Une donnée que Julien Denormandie souhaite plus "fluide et gratuite", admettant qu'aujourd'hui, la data dans le secteur de l'immobilier n'est peut-être pas assez ouverte. Pour illustrer cette nécessité d'accès à la donnée, il cite l'exemple du CSTB qui a ouvert les siennes aux start-up et créé le CSTB Labs. "L'accès à la data permet aux start-up de développer des innovations", insiste-t-il. "Tout est devant nous et nous pouvons aller plus vite".
Mais si les énergies doivent être libérées, Julien Denormandie tient cependant à souligner la fermeté du gouvernement sur la protection des données et fait valoir que "les règles de la Cnil doivent être respectées".
Si la révolution pour l'innovation dans l'immobilier est en marche, reste encore à définir l'organisation de la filière. Pour Julien Denormandie cela passe par la création d'un collectif. Le secteur a de nombreux atouts a-t-il redit et espère que la création du Label Real Estech devienne "un vrai label de référence en France" mais aussi à l'étranger. Il résume, l'idée de ce "Label Real Estech est de fédérer l'ensemble des acteurs derrière un objectif commun : mettre plus d'innovation dans le secteur de l'immobilier. Fédérer les acteurs cela signifie aussi faciliter la coordination les uns avec les autres et donc d'améliorer la filière, de créer des initiatives en commun". Il poursuit : "C'est aussi de la mise en relation entre ceux qui innovent et les grands groupes, ces deniers pouvant aider les premiers à passer à une autre échelle. Mais aussi de mettre en relation les start-up avec les financeurs. Des fonds dont les start-up ont besoin à tous les stades de leur développement".
Robin Rivaton, président et co-fondateur de Real Estech, a d'ailleurs profité de ce premier sommet pour rappeler les trois piliers de l'association : Informer, proposer et connecter. Trois axes qui résument bien les besoins du secteur. La dynamique est donc en marche. Et, parce que la France entend bien défendre ses atouts, le président de Real Estech a annoncé la tenue, en juin prochain à Paris, d'un grand rendez-vous pour l'innovation dans l'immobilier.